Concert de soutien à Adolfo Ramirou

Par Claude Vorilhon

Tard dans la soirée, dans un quartier mal famé de la capitale, une limousine noire et blindée s'arrête dans une ruelle sombre, et pourtant bondée. Des gens agitent des drapeaux et parlent tout fort de l'élection présidentielle qui arrive ; certains crient le nom d'Adolfo Ramirou en vidant des bouteilles de schnaps ; d'autres sont en costume et surveillent étroitement le public qui entre par une gigantesque porte.

J'entre alors que les portes de la limousine s'ouvrent toutes en même temps. J'ai juste le temps de voir une petite moustache s'agiter devant l'entrée, et je suis pris dans la foule qui court à l'intérieur de l'établissement. Tout le monde court dans de grands escaliers où dégoulinent la bière et où certains sont échoués, ivres et comateux. Je passe enfin la porte qui donne sur une salle surchauffée. De la fumée en sort, je peine à voir des mannequins à l'effigie des différents candidats brûler dans un grand brasier qui n'effraye personne.
L'air frais se fait rare dans cette salle : tout le monde fume, danse et s'agite comme des démons. Les rires gras fusent entre les cheveux mouillés et les t-shirt collants. L'ambiance est tropicale, elle étouffe et je me demande comment ces gens peuvent rester ainsi, dans la chaleur insupportable de leur excitation.

Voilà qu'une jeune fille blonde me donne un immense bock rempli d'eau-de-vie. D'immenses gaillards près de moi me prennent par le bras et la tête et vident tout son contenu dans la bouche. Ils me lâchent pour aller rire d'un autre, et je titube jusqu'aux murs...Je m'aperçois que nous sommes dans une immense cave, taguée à outrance. Je tente de m'asseoir à côté des jeunes qui fument de longues cigarettes et qui regardent leurs amis qui taguent à leur tour.

Soudain, toute la salle se lève et devient folle. La petite moustache aperçue à l'entrée est sur scène, parmi des guitares, des basses et une batterie qui rythment les battements de mon cœur. Il est là, le candidat du peuple, il est là : Adolfo Ramirou, cigarette à la main, lunettes de soleil bien posées et slip de catch défiant l'Histoire est là devant nous.
Alors, la salle entière se déshabille et se met à danser comme un seul homme en transe !

Voici venir la nuit des longs couteaux,
Enfilez vos bas noirs les gars,
Ajustez bien vos acroches-bas,
Vos porte-jartelles et vos corsets,
Allez venez ca va se corser,
On va danser le
Nazi rock nazi nazi nazi rock nazi
Ouais on va danser le
Nazi rock nazi nazi nazi rock nazi